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NORMAN SEEFF / 60 MINUTES SUR CBS
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Vous vous souvenez peut-être de Lara Logan, la journaliste de la chaîne américaine CBS qui avait été violemment agressée pendant les événements du Caire en 2011. Au cours des années suivantes, elle a remporté plusieurs Awards pour ses reportages de guerre en Irak et en Afghanistan. Cette année, elle a braqué les caméras de Sixty Minutes sur Norman Seeff.
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En 1968, Norman Seeff décide de quitter son Afrique du Sud natale. Il est médecin, il ne supporte plus l’apartheid et la violence au quotidien. Il prend un aller simple pour New York où il débarque avec son appareil photo et 2 500 dollars. « J’ai regardé autour de moi et j’ai vu des milliers de créateurs et d’artistes. Et j’étais là, avec mon appareil photo et mon rêve de devenir un photographe. A un moment, je me suis dit que j’avais fait une terrible erreur, mais je ne voyais pas d’issue. Et puis j’ai commencé
à rencontrer des gens merveilleux. »
Quand il tombe sur Robert Mapplethorpe et Patti Smith au Max Kansas Citybar downtown, il ne sait pas du tout qui ils sont. « J’étais intrigué, ils semblaient si tendance. Un jour je leur ai proposé de venir chez moi, au coin de la 72nd et d’Amsterdam Street, pour faire des photos. A un moment, ils étaient dans la cuisine et j’ai été touché par la profondeur de leur amour, ils dégageaient une aura. Ce fut une des premières photos où j’ai commencé à comprendre ce que je voulais faire, capturer des instants
totalement authentiques. »
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Norman Seeff Patti Smith et Robert Maplethorpe, New York, 1969 [Robert & Patti II]
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Au fil des ans, il invente une technique pour aller plus loin dans ses sessions photographiques. Il installe une caméra dans son studio et interagit avec ses sujets. Au bout de quelques minutes ou de quelques heures, ils oublient qu’ils sont là pour faire un portrait. Ils racontent, ils interprètent. Et finalement, ils se révèlent. C’est ce qui rend les photographies de Norman Seeff si uniques. Pour Exile on Main Street, Mick imagina que les Stones descendraient de la passerelle d’un paquebot qui chercherait refuge en France – pour des raisons fiscales. Norman fit construire un décor avec un bateau. La session de prises de vue débuta à minuit. L’assistante de Mick, costumée, se jeta sur lui pour l’embrasser, se prit les pieds dans le tapis et tout le monde se retrouva au sol. Les photos de cette nuit un peu déjantée sont devenues des collectors.
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Norman Seeff The Rolling Stones, Exile on Main Street Postcards, Los Angeles, 1971
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En 1985, Ray Charles vient au studio pour un portrait. Quand il arrive, Norman sent tout de suite qu’il n’a pas du tout envie de poser. Norman lui offre un café, l’installe au piano. Ray Charles lui fait sentir qu’il connait son métier et n’a besoin de personne. Quelques heures plus tard :
" - Quel âge aviez-vous la première fois que vous avez joué du piano ?
- Quel âge ? Peut-être trois ans. Mais je fais encore aujourd’hui ce que faisais alors, j’essaie d’apprendre comment dompter ce fichu instrument. Les instruments vous fouettent, croyez-moi, parce qu’ils ne font pas ce que vous voudriez qu’ils fassent. Vous ne pouvez jamais dominer un instrument, vous n’obtiendrez jamais tout ce qu’il pourrait vous donner. Il vous amène à vos limites.
- Est-ce que ce n’est pas là le sens profond de la créativité ?
- Yea. C’est la clé. Créez dans votre tête. C’est vrai, c’est une bonne manière de voir. Pourquoi est-ce que je n’y avais pas pensé plus tôt."
De cette conversation est né ce portrait désormais classique de Ray Charles.
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Norman Seeff Ray Charles, Los Angeles, 1985 [Ray Charles Classic]
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